L’Intelligence Artificielle a déjà posé ses pions dans le milieu de la broderie machine. Mais pas encore dans celui de la broderie à la main… OUF 😁 !

Et vous savez pourquoi ?

Parce que cet art ancestral porte en lui une charge tellement humaine que même les machines brodeuses les plus sophistiquées n’ont pas (encore) réussi à éteindre sa flamme dans le cœur des amateurs de fait-main.

Et il en est de même pour l’Artisanat manuel, en général.

Dans cet article, je vais tenter de partager mon optimisme face à l’Intelligence Artificielle et mes arguments en ce sens au sujet de la broderie à la main.

Serez-vous d’accord avec moi ? Ou trouverez-vous peut-être ma position un peu trop « candide » ? On se retrouve dans les commentaires pour en discuter. Votre avis m’intéresse vraiment !

Prochainement disponible…

machine à broder ancienne
Machine à broder à la main avec machine à enfiler vers 1890 (Public domain)

La broderie à la main n’a pas attendu l’émergence de l’Intelligence Artificielle pour subir l’impact de la concurrence avec la machine.

Dès la Révolution Industrielle et ses nombreuses innovations, des métiers à broder mécaniques voient le jour avec plus-ou-moins de succès au moment de leur lancement.

D’après mes recherches, le tout premier modèle aurait été mis au point par un français.

Si l’histoire n’a pas retenu son nom, c’est peut-être en raison de la complexité d’utilisation de sa machine dite « à bras ».

La présence de deux ouvriers étaient nécessaires pour la faire fonctionner : l’un pour tenir le pantographe qui permettait de déplacer le cadre maintenant le tissu. Et l’autre pour gérer les fils et les aiguilles.

Quelques années plus tard, un modèle plus perfectionné sera mis au point par un autre français, Josué HEILMANN.

inventeur de la machine à broder joshua heilmann
Josué HEILMANN – public domain

Mais sa machine à broder ne trouvera pas son public en France (je pense que l’illustration que je vous propose au-dessus correspond à son modèle. Mais je ne peux pas vous le confirmer).

Il sera donc contraint de déposer un brevet en Suisse ; ce qui permettra au pays de devenir une référence en matière de broderie au XIXème siècle.

Le passage de la main à la machine ne s’est pas fait sans heurts

Durant cette période riche en innovations, les paysans deviennent des « ouvriers ». Et les manufactures se transforment en « usines ».

Les besoins créés par une nouvelle forme de consommation de masse obligent à repenser les échelles de grandeur. Les petites mains du milieu textile n’auraient pas pu suivre le rythme…

Mais cette transition ne s’est pas faite sans difficulté.

Pour illustrer ça, on peut évoquer la fin misérable de l’inventeur de la machine à coudre, Barthélémy THIMONNIER.

Suite à une émeute des ouvriers tailleurs qui voyaient d’un mauvais œil l’arrivée des machines à coudre dans leur entreprise, il sera contraint de quitter la société avec laquelle il avait passé une convention.

Malgré le succès de la présentation de son invention à l’Exposition Universelle de Paris en 1855, il mourra dans la misère quelques années après.

Isaac Merritt SINGER, dont le nom deviendra célèbre dans le milieu des machines à coudre, recevra le même refus à New York, dans les années 1850.

Mais, contrairement à THIMONNIER, SINGER comprendra l’intérêt que les femmes portent plus particulièrement à son appareil.

Il encouragera l’achat de ses machines pour une utilisation plus « familiale » en développant une forme de crédit.

Qu’apporterait l’Intelligence Artificielle dans le milieu de la broderie machine ?

À votre avis, quels besoins ont déjà pu être comblés par la « simple » mécanisation de la broderie ?

Pour vous aider dans votre réflexion, je vous propose cette petite liste non-exhaustive :

  • un besoin de rapidité de production,
  • un besoin de réduction des coûts,
  • un besoin de standardisation des motifs.

Maintenant, posons-nous la question des apports que pourraient fournir une Intelligence Artificielle dans le milieu des machines à broder.

En quoi une « machine pensante » peut-elle être une plus value dans ce domaine ?

Et bien, je crois avoir découvert un exemple très intéressant pour tenter de répondre à ce questionnement.

En janvier 2021, la société Tajima Industries Co (basée à Nagoya, au Japon) a lancé une série de machines à broder dopées à l’IA.

En utilisant un algorithme capable de déterminer le niveau de tension du fil en fonction des particularités du support à broder, cette société prétend faire gagner du temps à ses opérateurs.

Avant cette innovation, ces agents étaient contraints de réaliser des tests préparatoires pour déterminer les meilleurs réglages.

Avec cette nouvelle technologie, l’entreprise a pu pallier le manque de main d’œuvre, suite à la pandémie mondiale, en élargissant les profils des personnes susceptibles d’occuper ces postes autrefois réservés à des personnels qualifiés.

Dans le cas présent, il n’est pas (encore) question de remplacer les ouvriers par une machine, mais ne soyons pas naïfs. Les IA allègeront la charge de travail jusqu’à la rendre inaccessible à l’humain ! Sous couvert de progrès, tout passe crème 🥴…

La question de la perfection des motifs est aussi au cœur de ce projet technologique.

Et c’est LÀ que se situe le point de basculement entre la broderie machine (qui cherche à réduire les pertes) et la broderie à la main qui appartient à un tout autre univers.

Pour résumer, la mécanisation et l’Intelligence Artificielle permettent de :

  • broder plus vite,
  • broder plus longtemps,
  • broder des motifs plus « parfaits »,
  • broder sans réfléchir à l’adaptation des points au tissu.

Mais la broderie à la main ne « boxe » pas dans la même catégorie 💪 et c’est ce qui la rend si résiliente !

Son succès actuel, malgré la concurrence des machines, est un argument indéniable qui prouve qu’elle résonne en nous d’une manière toute particulière…

iconographie de la brodeuse face à l'intelligence artificielle
A.Davey from Portland, Oregon, EE UU, CC BY 2.0 , via Wikimedia Commons

La broderie à la main n’a jamais été aussi pratiquée par des individus de tous âges.

Il faut dire que la vie moderne y est pour quelque chose.

Entre le besoin de prendre du temps pour soi. De calmer les angoisses en se concentrant sur un projet qui mobilise les mains. Ou de revenir à des activités qui nous rappellent la transmission d’un être cher.

Tout ceci a participé au retour fracassant de la broderie ces dernières années.

Elle se fait même « porte-parole » parfois, comme un graffiti apposé sur une affiche électorale…

Elle déploie ses ailes à une période de fort trouble intérieur, comme je l’évoque dans ma réflexion sur la Broderie Thérapie.

Et il n’y a rien d’étonnant à ça !

En mettant en parallèle la question de l’introduction de l’Intelligence Artificielle dans nos vies et la broderie, j’ai l’occasion de rappeler une fois de plus en quoi elle sait se montrer sacrément résistante face aux changements.

Parler des points forts de la broderie, c’est aussi parler de l’Artisanat de manière plus globale.

En nous proposant plus de perfection, plus de rapidité et moins d’effort, l’Intelligence Artificielle ne peut pas rivaliser avec le fait-main qui prône les valeurs inverses !

tableau d'une brodeuse non réalisé par une intelligence artificielle
Gyula Glatter, Public domain, via Wikimedia Commons

C’est une école de la persévérance, du beau geste, de l’irrégularité du trait, parfois,… Bref, de l’humanité dans ce qu’elle a de vulnérable et sa quête de dépassement de soi.

C’est pour cette raison que je parle d’une « iconographie de la brodeuse ». Les peintres et les photographes n’ont pas immortalisé ces instants suspendus au-dessus d’un ouvrage de broderie pour rien.

Ils ont su capter la noblesse de cette activité, le recueillement presque méditatif qu’elle permet et l’esthétique qui s’en dégage.

Si vous mettez, côte-à-côte, deux motifs brodés à partir d’un même dessin : l’un ayant été brodé par les mains noueuses d’une artisane au fin fond du Vietnam. Et l’autre, réalisé à la perfection par une machine alimentée par une IA.

Laquelle vous fera vibrer ?

Laquelle vous épatera par sa virtuosité ?

Laquelle vous donnera envie d’essayer, tout simplement ?

Personnellement, je déteste le style de graphisme des IA telles que Midjourney, etc. Je trouve ça kitsch 😂 !

Trop de grain sur les finitions, trop de mélanges de couleurs, trop d’éléments non-identifiables qui font penser à un univers de science-fiction (comme le portrait que j’ai utilisé sur la bannière de cet article)…

Bref, c’est encore un peu too much. Mais on se doute bien que l’illusion sera bientôt parfaite 😖.

Jusqu’à aujourd’hui, la Haute-Couture privilégie le travail des « petites mains » pour donner un côté précieux aux étoffes.

Ne serait-ce pas aussi pour valoriser la difficulté d’exécution de toutes ces merveilles qu’elle nous donne à voir ?

En acquérant une pièce de créateur, on n’achète pas seulement un vêtement pour suivre la tendance. On achète surtout un moyen de se sentir valorisé.e. Une manière de dire « on a bossé pour moi et je le vaux bien ».

Aurait-on le même ressenti en utilisant le « dur labeur » d’une IA 🥴 ?!

Bien sûr, il faut s’attendre à trouver des couturiers avides de surfer sur cette technologie « artificiellement intelligente ».

Mais je doute que le succès puisse dépasser le cercle des « élites » toujours en quête de nouveauté pour la nouveauté elle-même (le bon goût n’étant pas forcément leur priorité 🤔).

Ça me rappelle l’émergence de la cuisine moléculaire dans le milieu de la gastronomie.

Force est de constater que la blanquette de veau ressemble toujours à une blanquette de veau dans la plupart des restaurants !

Et non pas une espèce de jeux de billes enfumées de neige carbonique à gober comme des mouches 😆 !

Bref, la broderie à la main, tout comme les activités qui permettent à l’Humain de sortir de sa zone de confort et de rayonner, pourra continuer de vivre tant que des personnes « équilibrées » auront à cœur de défendre ce que j’ai évoqué plus haut…

intelligence artificielle et broderie à la main

Les personnes qui achètent ou produisent des objets faits-main ont des raisons tout-à-fait différentes de celles qui nous poussent à consommer des produits de grande consommation.

Le client qui acquiert une pièce d’artisanat ne le fait pas seulement pour la qualité et la beauté du travail.

Son choix est aussi guidé par l’intérêt porté à l’histoire de l’objet, à sa technique ou à son créateur.

C’est la conversation qui débouchera de cet achat qui détermine souvent l’envie de dépenser une somme parfois importante pour s’offrir une telle création.

Si l’on contextualisait un peu plus l’idée, on pourrait dire ceci :

C’est tout-de-même plus savoureux de dire à ses amis : « Cet artisan céramiste utilise la technique de la chamotte pour donner une texture granuleuse à sa poterie ».

Plutôt que de dire « c’est une start-up qui utilise un robot qui modélise un effet granuleux et lui donne forme grâce à une imprimante 3D » !

En tout cas, moi, ça ne me fait pas rêver du tout 🤨 !

À ce propos, je crois que cette notion de « rêve » est effectivement au cœur du projet artisanal…

Le produit d’une Intelligence Artificielle ne fait pas travailler notre imaginaire puisqu’elle se contente d’exécuter un ordre.

Même si le résultat est bluffant de perfection, de réalisme et de précision, elle ne remplacera jamais le sentiment de victoire que peut ressentir la personne qui a réalisé un produit fait-main. 

Ou le sentiment de joie que peut procurer l’achat d’une « belle pièce artisanale ».

Pour en revenir au thème de la broderie, il ne viendrait pas à l’esprit d’une brodeuse débutante de se lancer pour « se confronter » à une machine à broder électrique, par exemple !

Sa motivation est plus profonde : 

  • l’envie de mettre au défi sa créativité,
  • d’occuper son temps libre avec une activité noble,
  • d’offrir ses ouvrages à des personnes chères à son cœur,
  • de partager un moment créatif avec des ami.e.s.

Bref, j’ai presque envie de dire que la machine n’a pas sa place dans cette équation 😜 !

Et vous, quel est votre position face à l’émergence de l’Intelligence Artificielle dans nos vies de personnes créatives ?

J’aimerais vraiment savoir si vous êtes du même avis que moi, ou si vous craignez que ses performances «inhumaines» mettent aussi à mal le charme du fait-main et ses petits défauts tout aussi charmants.

Discutons-en en dans la section des commentaires…

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Cet article a 4 commentaires

  1. Marielle

    Merci Myriam, pour cet article fouillé et très bien documenté ! C’est un vaste débat. Tu le sais, travaillant dans ce milieu, je peux t’assurer que l’intelligence artificielle n’existe pas en tant qu’intelligence, ce n’est que de l’interconnexion de bases de données. Derrière tout cela, il y a avant tout l’intelligence humaine. Capable du meilleur comme du pire. Récemment, le chef suprême de chez HAL a annoncé à Davos que l’IA allait remplacer pas mal de jobs de cadres… mais pas que. Elle est partout et dans tous les domaines. Industrie, médical, transports, construction…. Nous vivons dans un monde où il faut aller toujours plus vite, moins cher, avec le plus de bénéfices possibles et surtout le moins d’erreur possible (car l’erreur a un coût énorme).
    Elle est donc partout. Et je peux t’assurer qu’elle est est d’ores et déjà bien installée…. Il va falloir apprendre à vivre et faire avec. Et surtout à l’utiliser ! Je te ferai grâce de mes disgressions sur l’IA et les gouvernements, ça pue !
    L’IA appliquée à l’artisanat peut présenter de nombreux avantages, notamment dans la construction et l’architecture (modélisation, calculs de forces dans le bâtiment, etc etc). Elle permet à l’homme moderne de travailler mieux (pour exemple le chantier de notre dame). Parce que l’homme, sous couvert de modernité, a perdu bien des savoirs faire…. (as tu vu le reportage sur la réfection de ND, par exemple ? On se demande comment il y a 500 ans, sans calculateur, des hommes ont été capables de créer une telle architecture avec un voile de pierres… se passant des messages gravés dans la pierre indiquant à quel endroit elle devait être…). Que de savoirs perdus sous couvert de modernité !
    Bref l’IA est partout, tout le temps, encadrée par des « best practises », ce qui est le cas dans le monde de l’entreprise (pour l’instant). Et l’homme garde malgré tout son libre arbitre et son pouvoir de décision. Il a le choix. D’y faire appel ou non. De la consulter pour mieux l’ignorer. Si elle est bien faite et respectueuse elle permet de passer outre les biais cognitifs, après chacun décide de ce qu’il souhaite en faire. Au quotidien je crois qu’il est nécessaire de ne pas l’ignorer et d’apprendre à s’en servir. Car elle doit être avant tout au service de l’homme. L’aider à travailler mieux et plus efficacement. Et pas le contraire….
    Je crois qu’en fait on oppose le fait main avec amour ou l’artisanat d’art (bcp s’en servent aussi pour agencer des motifs de broderie, simuler les couleurs pour finalement broder à la main ! Un peu comme tu pourrais le faire avec une tablette graphique, qui est déjà connectée et qui donc sait aller taper dans des bases de données), à la mécanisation. Ce sont deux mondes bien différents mais qui ne sont pas incompatibles et la mécanisation n’existerait pas s’il n’y avait eu la main…
    Il est vrai que faire soi même, c’est plus valorisant que de programmer une machine pour faire. Pourquoi ? Ça nourrit l’ego, le flatte, ça fait appel à des souvenirs, c’est tout ce qui est cognitif
    Je le vois quand je tricote ! Ça prend du temps, je me trompe… je recommence, et quand c’est fini je suis contente. Et fière.. (enfin pas toujours 🤣). De la même façon , quand on arrive à programmer la machine et lui faire faire ce que l’on veut, ça peut être aussi très valorisant (je ne parle pas de tricot, mais par exemple d’une brodeuse machine). Parce qu’on a compris l’outil, les logiciels , appris à s’en servir et à l’exploiter (et la machine ou l’IA se met à ton service…. 😉
    Dans la broderie, dans le tricot…. Elle peut t’aider. A choisir les motifs, les agencer, calculer le métrage de fils ou de laines….
    Dans tous les cas, même en faisant appel à elle, il n’est pas impossible de faire, défaire, refaire…. Parce que nous ne sommes pas des machines !
    Mais finalement, c’est un peu comme la couture main et la couture machine. Si tu ne maitrises pas ta main, tu recommences. Si tu ne sais pas te servir de ta machine, pareil…. Derrière toute opération mécanique, il y a une main 😉
    Libre à nous de nous en servir. Ou pas. Mais une chose est sure, c’est qu’elle est partout. Et qu’il va falloir apprendre à se l’approprier pour ne pas en devenir victime….
    (Désolée pour le pavé, je suis au boulot, sur mon téléphone et j’ai pas trop relu…. Ça doit être un peu décousu !)
    Bisous Myrifik Myriam !

    1. Rhoo, Marielle, j’apprécie vraiment ton retour d’expérience et le temps que tu as pris pour rédiger ce texte depuis ton téléphone… et au boulot ! (un dimanche, je compatis 🥰).
      Effectivement, l’Intelligence Artificielle est déjà présente partout. Par exemple, j’utilise moi-même la fonction « lecture vocale » sur le lecteur de PDF de Microsoft Edge et ça m’aide bien pour porter un regard différent sur mes textes. C’est une voix générée par une IA.
      Ce qui fait peur, en fait, c’est le côté conversationnel des nouveaux acteurs tels que Chat GPT. L’impression de communiquer « vraiment » avec une machine et la qualité des idées qu’elle peut générer.
      Même si l’humain doit être à l’origine en la « nourrissant » ou en l’orientant à l’aide de prompts, le tournant qu’a pris l’IA ces derniers mois a été spectaculaire. Je pense qu’on doit prendre le temps de digérer cette nouvelle donne qui aura forcément un impact sur nos vies (À titre personnel, c’est mon questionnement du moment 😩. D’où le fait que je m’accroche à ma petite broderie chérie 💙 ces derniers temps…). Comme tu le dis, on va devoir composer avec ça.
      Sur la distinction entre mécanisation et Intelligence Artificielle, je constate qu’on est sur la même longueur d’ondes. Comme je le disais dans l’article avec l’exemple de la broderie à la main, ou la couture, les besoins dans ce domaine n’auraient pas pu être comblés par des armées de petites mains qui auraient dû piquer chaque point à la main. L’arrivée des machines à coudre a été vécue comme un réel soulagement. Et oui, il y a un plaisir particulier à comprendre comment fonctionne une machine et à la paramétrer à sa guise (mon site est la preuve 😉) parce qu’il y a une forme de créativité qui sous-tend le projet. L’outil n’est que l’exécutant final.
      Par contre, quand j’entends parler de « transfert de conscience » ou ce genre de choses, là je sens que mes limites vacillent 🥴. Je ne suis pas du genre à être allergique à la technique (j’aime plutôt ça), mais je crains toujours ses excès. Parce qu’il y aura toujours des gens malintentionnés pour détourner une avancée technologique en recul pour le bien-être de l’Humanité.
      Bref, c’est un débat philosophique : Quel sera notre rôle dans ce nouveau Monde plus « robotisé » ? Ce changement nous rendra-t-il finalement plus attachés à notre humanité ? Ou accepterons-nous de vivre sous l’assistance totale des machines pensantes ?
      Merci Marielle pour ton avis éclairé sur la question. Tu confirmes ma pensée : soyons vigilants, mais ne soyons pas rigides pour autant 😉.

  2. Annie R

    Que d’objectivité dans ton texte, et ô combien je me range à tes cotés!
    Candide ou pas! Je crois en l’humain, en sa capacité à défendre, à garder au fond de lui et réanimer au besoin ses ( et ces) valeurs, ces Savoir-faire, à rester maitre de sa capacité à faire, à créer, à s’émouvoir, à se tromper, s’améliorer, partager, en bref A DECIDER!!
    . Il est un temps ou je me suis dit, une brodeuse (machine) me permettrait de faire plus et plus rapide… et mon cœur, mes mains, se sont rebellés devant tant de platitude, pas de relief pour mon œil, ni mes doigts, pas de temps passé à m’émouvoir de cet héritage maternel!!!
    J’aime mon aiguille, mes recherches, mes temps de méditation, mon héritage, ma liberté d’analyse , ma liberté de choix… Il y a un public pour tout, il y aura donc un public pour cela aussi, souhaitons juste que nous sachions, quelque soit le domaine, raison gardé!

    1. Merci de partager ton ressenti, Annie 😉. C’est intéressant de découvrir TES raisons de broder à la main plutôt qu’à la machine.
      Effectivement, la broderie machine ne mobilise pas les mêmes leviers que la broderie à la main : broder avec une brodeuse électrique peut permettre d’utiliser les capacités d’embellissement de la broderie sans les « contraintes »… que nous recherchons, nous les brodeuses à la main 🤣 ! Et ce fameux « héritage maternel », je crois que ça n’a pas de prix ❤ !
      Bref, une fois de plus, je savoure ton commentaire toujours aussi pertinent, Annie 😘 !

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